mercredi 18 novembre 2015

"Un temps englouti par l'histoire"


Reflet devant le Reflet Médicis

Et si on allait au cinéma... histoire de faire une parenthèse loin de la réalité, une escapade hors du temps, un pas de côté de 12h55. Car c'est aujourd'hui que sort en salle, pour la première fois dans sa version intégrale, et également en DVD, cet ovni cinématographique vieux de 44 ans, le film mythique de Jacques Rivette, Out 1 (prononcez Out Un, et non pas Out One).

Entre Out 1 et moi, c'est un peu une vieille histoire. Il y a trois ans, je retrouvais, dans une de ces malles aux trésors riches de perles du passé, le coffret VHS offert à ma maman il y a vingt ans, lors de sa sortie, accompagné de l'article du Monde soigneusement découpé qui avait motivé mon cadeau. Je m'étais toujours promis de le lui emprunter pour le visionner, parce que, on le sait bien, aux personnes qu'on aime on offre très souvent des choses soit qu'on connaît et qu'on aime, soit qu'on voudrait soi-même recevoir en cadeau parce qu'on est pratiquement sûr de les aimer. Et puis, d'une chose à l'autre, parce que le vieux magnétoscope ne marche plus très bien, parce qu'on n'a plus de télé depuis des années, parce que lorsqu'il était encore temps on repoussait toujours cette expérience un peu extrême, se le gardant pour plus tard comme un plaisir que, de façon sans doute assez bête, l'on rend soi-même inaccessible, Out 1, finalement, on ne l'a jamais vu. Régulièrement, mais sans trop y croire, on vérifiait les sorties DVD, au cas où. Et on avait fini par se résigner, à se dire que Out 1 ferait à jamais partie de ces occasions manquées, de ces rendez-vous ratés à ranger dans la boîte à regrets.





On ne peut donc que se réjouir que ce bonheur longtemps attendu soit maintenant là, à portée d'écran.   

"C'est un film qui se vit autant qu'il se voit, un shoot de cette liberté inouïe, venue d'un temps englouti par l'histoire, où l'imagination était encore appelée au pouvoir." écrit Isabelle Régnier dans son bel article publié dans Le Monde d'aujourd'hui.

Alors, à nos écrans !

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