jeudi 24 juillet 2014

mercredi 23 juillet 2014

23 juillet, à nouveau



Le 23 juillet, on n'a pas envie de le dire autrement que l'année dernière.

lundi 21 juillet 2014

Nuages

Entre deux vagues d'orage sur Manosque - Juillet 2014

L'Etranger

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, I


vendredi 18 juillet 2014

Quitter la ville


On le sait bien, on ne devrait jamais quitter les villes, que ce soit Montauban, Paris, ou tout autre cité. C'est pourtant ce que l'on va faire, au moins pour quelque temps. Direction le sud, histoire d'approcher, une fois de plus, la lumière et le cassé-bleu de Nicolas de Staël, le Ventoux de René Char, les plateaux et la montagne de Lure de Jean Giono...

mardi 15 juillet 2014

Rue Hautefeuille


C'est sûr, on n'y voit presque rien. Pourtant, cette plaque, mal placée et peu lisible, indique que Charles Baudelaire est né dans la maison qui se trouvait sur cet emplacement, le 9 avril 1821. Cette maison a été détruite lors du percement du boulevard Saint-Germain. Avec le temps, va...

dimanche 13 juillet 2014

Des chevaux blessés



"Que ce fût par fatigue, à cause de ces fuseaux horaires apparemment si meurtriers, ou pour une raison majeure qu'il lui sembla soudain avoir toujours refusé d'entendre, Robert Bessy se tua cette nuit-là. Il avala, sans difficulté d'ailleurs, les pilules restantes et, par hasard, la dose était bonne. Comme on dit dans certains romans policiers, il se buta. Et ce terme d'argot est assez poétique dans la mesure où, ayant lui-même buté sur la vie, il n'avait pu passer dessus. Sur les champs de course souvent, des chevaux superbes et pleins de sang butent sur une haie, ne se redressent pas ou se redressent mal, et le vétérinaire vient achever leur histoire. Robert Bessy n'était ni superbe ni plein de sang et il se passa de vétérinaire."

Françoise Sagan, Des bleus à l'âme


vendredi 11 juillet 2014

Biches (6)


Diane étant en l’épaisseur d’un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphes couronnée.
J’allais rêvant, comme fais mainte fois,

Sans y penser, quand j’ouïs une voix
Qui m’appela, disant : Nymphe étonnée,
Que ne t’es-tu vers Diane tournée ?
Et, me voyant sans arc et sans carquois :

Qu’as-tu trouvé, ô compagne, en ta voie,
Qui de ton arc et flèches ait fait proie ?
– Je m’animai, réponds-je, à un passant,

Et lui jetai en vain toutes mes flèches
Et l’arc après ; mais lui, les ramassant
Et les tirant, me fit cent et cent brèches.

Louise Labé, Sonnet XIX, Sonnets (1555)

mercredi 9 juillet 2014

Tears in rain

Rutger Hauer (Roy Batty) - Blade Runner, Ridley Scott (1982)

"I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched c-beams glitter in the dark near the Tannhäuser Gate. All those moments will be lost in time, like tears in rain. Time to die."


"The light that burns twice as bright burns half as long. And you have burned so very, very brightly, Roy."


"Et quand le Blade Runner que j'entends déjà monter l'escalier quatre à quatre ouvrira la porte le flingue braqué, je lui dirai, mon amour, ma réplicante, qu'il est trop tard puisque ton âme volera déjà du côté d'Alpha du Centaure et que mes larmes couleront désormais comme tombe la pluie sur Los Angeles : pour les siècles des siècles."

Jérôme Leroy, Mon amour, ma réplicante, dans Dernières nouvelles de l'enfer (l'Archipel)

dimanche 6 juillet 2014

Rue Descartes


"Il pleut doucement sur la ville
(Arthur Rimbaud)

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !"

Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)

Rue de Paris, jour de pluie (étude) - Gustave Caillebotte - 1877

mardi 1 juillet 2014

Le jour où...(8)


Le jour où je me suis rendue compte que je continuerais jusqu'à la fin de ma vie à dire carte orange au lieu de passe navigo, et syndicat d'initiative au lieu de office du tourisme, je m'y suis finalement résignée, et j'ai décidé d'arrêter les efforts.

Surtout que, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais l'expression syndicat d'initiative m'enchante particulièrement. Un air de province au soleil, de fête champêtre...

* * *

« J’aime les mots. J’aime les neuf-dixièmes des mots. Il en est des ravissants, "balcon" par exemple. Il y a aussi "persienne", "mélancolie". »

Françoise Sagan, Je ne renie rien