samedi 4 janvier 2014

Solitude (3)


"Sur le bas-côté ensoleillé dans le silence
habituel de la blanche campagne
je me berce d'une solitude mortelle
dans le mortel matin, qui depuis toujours
blanchit de sa lumière l'intense campagne.
Mais sous cette lumière monotone (où je rêve)
souffle un filet de vent, et l'or s'enflamme
dans les frondaisons des frênes lointains.
J'attends ? Nulle chose
dans cet espace ouvert auquel je fais face
ce vaste désert, cette lumière hors de moi,
rien que mon rêve jusqu'à l'horizon,
pas au-delà... Tout est muet.
Un enfant crie, je rêve ?, crie ou chante
il crie dans la muette campagne, je suis vivant,
un enfant crie."


"A force d'y penser, j'ai eu l'impression de comprendre ceci : celui qui s'enfuyait à pied, traqué, c'était Pier Paolo Pasolini le poète ; celui ou ceux qui le poursuivaient, quels qu'ils fussent, n'avaient pas de visage, car ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient et ils ne savaient pas non plus qui était Pasolini."
"Nous avons perdu, avant tout, un poète. Et il n'y a pas beaucoup de poètes de par le monde, il en naît seulement trois ou quatre par siècle. Lorsque ce siècle sera fini, Pasolini sera du petit nombre de ceux qui compteront en tant que poètes. Le poète devrait être sacré."
Extraits de l'oraison funèbre prononcée par Alberto Moravia lors des funérailles de Pasolini, le 5 novembre 1975

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